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Survivre aux champs de la mort du Cambodge
Loung Ung
CambodgeGALERIECONVERSATION
NOTE DE REDACTEUR
Loung Ung est une survivante des champs de la mort du Cambodge, dans lesquels deux millions de Cambodgiens – sur une population d’à peine sept millions – sont morts des faits de l’infâme Pol Pot et des Khmers Rouges pendant leurs quatre années de règne de 1975 à 1979. Actuellement, Loung est la porte-parole pour le Cambodia Fund et est l’auteur de deux mémoires, D’abord ils ont tué mon père; et Lucky Child. Elle travaille actuellement à un roman.
Je suis une survivante du génocide khmer qui a eu lieu au Cambodge de 1975 à 1979 : quatre années au cours desquelles le Cambodge a vu près de 2 millions de ses habitants (sur une population de 7 millions de personnes) périr de faim, de maladie, d’épuisement au travail et d’exécution.

Quand j’avais 8 ans, les autres enfants ailleurs dans le monde jouaient avec des fusils en plastique ou jouaient aux cowboys et aux indiens. Moi j’étais dans une vraie zone de guerre, courant pour échapper à de vraies bombes, enjambant de vrais cadavres. Et j’avais tellement faim que mon corps se consumait de l’intérieur. C’est un vrai miracle si j’ai survécu. Je suis arrivée en Amérique en tant que réfugiée du génocide quand j’avais 10 ans.

Cela m’a pris beaucoup, beaucoup d’années pour passer de victime à survivante – et à activiste qui défend les solutions positives à la guerre. La transition fut très longue. Pendant de nombreuses années, j’ai ressenti une faim qui ne me quittait pas, même si j’avais une grande assiette de nourriture devant moi. Pendant de nombreuses années, j’ai sursauté au son d’avions volant bas, les explosions de feux d’artifices et les pétarades de moteurs de voitures me ramenaient à l’époque où j’étais une victime.

C’est environ quand j’ai eu 16 ans, que j’ai commencé à me demander : Pourquoi moi ? Pourquoi m’en suis-je sortie ? Pourquoi ne suis-je pas morte, alors que ma mère, mon père, mes sœurs et vingt autres membres de ma famille étaient morts ? Pourquoi suis-je ici ? Et c’est aussi à cette époque que quelqu’un m’a mis le livre de Viktor Frankl “Découvrir un Sens à sa Vie” dans les mains et cela m’a réellement changée. Le livre, qui parle de l’Holocauste, explique que les personnes qui cherchent un sens à leur vie ont un plus grand pourcentage de survie et sont plus fortes dans les aléas de la vie que ceux qui n’en cherchent pas. J’ai alors décidé de chercher la raison de ma survie, ce que j’étais sensée faire ici bas.

Alors pourquoi moi? J’ai 36 ans aujourd’hui. Cela fait 26 ans que j’ai quitté le Cambodge. Pour être honnête, je n’ai pas de réponse à la question « pourquoi moi ». Je ne sais pas pourquoi j’ai survécu et pas les autres et je commence à être en paix avec cette idée. Je commence à me faire à l’idée que la vie n’est pas juste. Mais j’ai aussi découvert notre capacité à faire une différence dans les choses qui sont les plus injustes – notre capacité à parler et à utiliser nos voix pour appeler au changement.

J’ai tout d’abord commencé, après l’université, à travailler comme activiste dans une agence contre la violence familiale. J’ai ensuite travaillé sur des problèmes d’enfants soldats, après cela, j’ai commencé à travailler comme porte-parole pour la Campagne internationale pour l'interdiction des mines antipersonnelles; je suis fière que nos efforts et de nos voix collectives nous aient fait obtenir le Prix Nobel de la Paix. J’ai également publié deux livres sur mon expérience personnelle du génocide pour aider à attirer l’attention sur les survivants et collecter des fonds pour aider ces survivants des guerres à survivre en temps de paix.

Je ne sais pas exactement dans quelle mesure je peux ou pas amener un changement. Je ne sais pas si j’ai une voix assez forte. Mais cela ne m’arrête pas, parce que le simple fait que j’ai une voix est déjà une chose phénoménale. J’ai passé mon enfance dans une zone en guerre, très consciente que je n’avais pas de voix. Je n’avais aucun pouvoir. Je n’avais aucune visibilité.

C’est tellement facile de se désillusionner, de sentir que nous devons prendre soin de nos vies avant tout et ne pas se soucier d’autre chose. Il est si facile de regarder le monde extérieur et de penser « si je m’en inquiète, si je m’exprime, cela va devenir trop accablant, trop pénible. Je n’ai pas le pouvoir de faire une différence.”

Peut-être que les gens qui pensent que leur voix ne fera pas de différence ne sont jamais allés dans les champs de la mort du Cambodge – et n’ont jamais baissé les yeux, sachant que 20 000 êtres humains ont été jetés là, leurs mots, leurs pensées et leurs voix réduits au silence. Peut-être qu’ils ne savent pas ce que c’est que de vivre dans un endroit où s’exprimer signifie la mort – pas seulement pour vous, mais aussi pour votre famille et ceux qui vous sont chers.

Ou peut-être qu’ils sont découragés par le fait qu’ils ne voient pas de preuve directe de l’impact de leurs actions. Mais je sais que les petites actions font une différence parce que ce sont les petites actions d’autres personnes qui m’ont amenées où je suis aujourd’hui. Ce sont les infirmières au Cambodge qui m’ont sauvée, les professeurs qui m’ont enseigné l’anglais, les travailleurs réfugiés qui ont essayé de m’enseigner des choses à propos de l’Amérique. Ce sont les efforts de la Croix Rouge et de United Children, et les gens qui amenaient des couvertures, des médicaments et de la nourriture. Ces personnes qui m’ont aidée ne me reconnaîtraient sans doute pas s’ils me voyaient aujourd’hui, mais elles ont changé ma vie.

Et à la vérité, votre inaction fait aussi une différence — tout aussi tangible, mais dans une direction négative. Votre silence donne aux autres la permission d’être silencieux. Votre inaction donne aux autres la permission d’être suffisants.

Alors mon conseil à ceux qui veulent amener un changement : faites de votre mieux. Travaillez aux changements que vous pensez être nécessaires mais ne vous découragez pas si ces changements n’arrivent pas. Prenez soin de vous. Et continuez. Des changements se produisent tout le temps et parfois ils se produisent dans des endroits et affectent la vie de personnes que vous ne verrez probablement jamais. Et c’est ce que le changement a de magnifique.
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