Quantcast IMOW - La poussée des racines
Histoires
Thème
Amour
Les Relations dans des périodes de changement. Voir les Histoires>>

L’Argent
Les Femmes actives parlent finances. Voir les Histoires>>

Culture et Conflit
Sommes-nous voués au désaccord? Voir les Histoires>>

Le futur
Imaginez les prochaines 30 années. Voir les Histoires>>

Oeuvres Essentiels
Les meilleures histoires cinématographiques, artistiques, musicales et autres. Voir les Histoires>>

Guerre & Dialogue
Parler de guerre. Prôner la paix. Voir les Histoires>>

Jeunes Hommes
Notre génération: De jeunes hommes s’expriment. Voir les Histoires>>

Maternité
Les femmes parlent franchement de la grossesse, du statut de parent et du choix. Voir les Histoires>>

Image et Identité
Les apparences ne sont pas tout, n’est-ce pas? Voir les Histoires>>

Festival du film en ligne
31 films de réalisatrices du monde entier. Voir les Histoires>>

Définition d’une Génération
Qui sont les jeunes femmes d’aujourd’hui? Voir les Histoires>>

Concours Best Of
Vous êtes venu, vous avez vu, vous avez voté. Voir les Histoires>>
Conversation
Qu’est ce qui définit votre génération de femmes?
thème choisi



ACCUEIL  |  EXPOSITION PRINCIPALE    |   HISTOIRES     |  CONVERSATION    |  EVENEMENTS  |  AGISSEZ  |  A PROPOS DE
Recherche:  
  ALLER  
ENREGISTRER  |  SE CONNECTER Changer de langue»    Invitez une amie »
OPTIONS DE L'HISTOIRE
LIRE L'HISTOIRE EN /
IMPRIMER
SAUVEGARDER DANS VOTRE COLLECTION
SOUSCRIVEZ A L"HISTOIRE
ENVOYER CETTE HISTOIRE A UN AMI
AJOUTER VOTRE HISTOIRE
AGISSEZ
Soyez un Leader
Rejoignez le groupe de jeunes femmes et de leadership de AWID
STATISTIQUES:
Au niveau mondial, l’âge moyen des femmes à leur premier mariage était de 21,4 ans en 1970. En 2000, il était monté à 25,5 ans.
Pourcentage d’Américains non mariés par an: 36% en 1970 ; 39% en 1980 ; 41% en 1990 ; 44% en 2000.

La poussée des racines
Oksana Baiul
UkraineGALERIECONVERSATION
Si un arbre grandit, qu’on le coupe et le prive de ses racines, alors cet arbre va mourir. C’est une chose à laquelle je crois vraiment.

Quand j’avais seize ans, j’ai gagné la médaille d’or de patinage artistique aux Jeux Olympiques d’Hiver à Lillehammer, en Norvège, en 1994. J’étais la première ukrainienne médaillée d’or depuis la chute de l’Union Soviétique. J’étais un arbre aux branches qui poussaient haut et fort. J’étais au sommet du monde. Beaucoup de gens connaissent cette histoire. Ils savent comment j’ai perdu ma mère d’un cancer des ovaires quand j’avais treize ans et comment mon père nous a quittées quand j’en avais deux. Ils savent combien il m’a fallu de détermination pour passer outre ces évènements, aller aux Etats-Unis m’entraîner et, finalement, obtenir la médaille d’or.

Ce qu’ils ne connaissent pas de mon histoire c’est comment je suis devenue adulte, comment j’ai construit une vie qui n’était pas faite que de succès professionnel, comment j’ai fait pousser mes racines.

Qu’est-ce qu’on fait après avoir été médaillé d’or? On plane complètement, et après ? D’abord j’ai dû faire la transition vers le patinage professionnel –ce qui fut difficile parce qu’il s’agissait plus de performance et d’entraînement que de précision et de compétence technique. J’avais seize ans et mon corps a commencé à changer de forme, comme c’est prévisible chez une jeune fille de cet âge-là- sauf que personne ne m’avait dit à quoi m’attendre, ou ce que je devais manger pour rester en forme pour patiner. Et la vie aux Etats-Unis, oh là là ! Il y avait tel produit pauvre en glucide, tel autre pauvre en graisse et encore tel autre sans sucre et un million d’options pour tout ce qu’on voulait toujours acheter. Je ne savais pas quoi faire - je me suis donc amusée à tout acheter et à tout essayer.

Pendant des années, c’était juste moi et le spectacle, il n’y avait personne d’autre dans ma vie. J’allais en tournée avec tous les patineurs, qui étaient mes amis, puis je rentrais chez moi, et ce n’était que moi, seule, dans mon appartement. Je ne faisais pas vraiment confiance à beaucoup de gens. Il y avait toujours beaucoup de gens autour de moi mais je les payais. J’ai commencé à boire beaucoup. Mon médecin m’a dit que j’avais un problème avec l’alcool. Les champions olympiques n’ont aucun problème, vous savez ? Ils sont juste supposés y aller et patiner. C’est en tous cas ce que vous disent les magasines.

Mais plus tard quand j’avais à peu près vingt-trois ans, les choses ont commencé à changer. D’une certaine façon, je savais que je ne pouvais pas passer le reste de ma vie uniquement à me concentrer sur le patinage. Etre une personne signifiait plus que ça et je devais être volontiers disponible pour y arriver.

Un jour pendant la période des vacances, cette année-là, une amie m’a invitée à fêter Noël. Je ne voulais pas y aller, mais elle m’y a obligée. Et ce gars, Gene, était là, il avait une conversation si drôle, il était si gentil….

Maintenant nous sommes mariés.

Être avec Gene a fait disparaître beaucoup de mes peurs. Créer une vie avec lui m’a donné l’opportunité de prendre mon envol en dehors du regard du public, de prendre du temps pour faire autre chose que des tournées, d’apprécier des petites choses comme aller chez l’épicier et préparer le dîner, de me relaxer et d’être moi-même. Avant cela, à chaque fois que j’allais au restaurant, la seule chose qui captait mon attention était de jouer mon rôle pour les gens qui me demandaient des autographes. Maintenant, j’ai une vie personnelle. Je parle toujours à ces fans mais je n’oublie pas que je suis là pour dîner et non pour une représentation.
• • •

Mais j’ai aussi réussi à faire quelque chose d’encore plus risqué.

En septembre dernier, j’ai regardé Gene et je lui ai dit que j’étais prête à retrouver mon père biologique - que je savais qu’il était quelque part là-bas de retour en Ukraine et que j’étais assez forte pour le retrouver. Nous avons tout essayé - du regroupement familial de la Croix-Rouge jusqu’à la Fédération Ukrainienne - sans succès. Finalement, j’ai décidé de simplement décrocher mon téléphone et de composer le numéro de mon ancienne patinoire à Dnipropetrovsk, la petite ville dans laquelle j’avais grandi. A l’autre bout du fil, la personne qui a décroché s’est présentée comme le directeur de la patinoire. J’étais si contente d’entendre sa voix !

J’ai commencé par me présenter: « Salut, c’est Oksana Baiul . . . »

Il a immédiatement raccroché. J’ai rappelé et il m’a dit de ne pas lui faire de blagues. Je lui ai dit : « Je vous jure que c’est Oksana Baiul. » Puis j’ai commencé à nommer toutes les personnes que je connaissais en ville et à lui décrire la patinoire, finalement il m’a cru.
Vous ne croiriez pas ce que ce type a fait pour nous. Il est allé de porte en porte jusqu’à ce qu’il frappe à la bonne et que mon père lui réponde. Ensuite quand j’ai su qu’il avait trouvé Sergei Baiul, Gene et moi avons nerveusement acheté nos billets pour retourner en Ukraine.
Mon père nous a quittées ma mère et moi quand j’avais deux ans. II ne s’est jamais remarié. Et il habitait toujours la même maison, dans la même petite rue tranquille, avec ma grand-mère. Frapper à cette porte après toutes ces années et le voir l’ouvrir est l’une des choses les plus ambitieuses que j’aie jamais faites.

Je suis aussi retournée sur la tombe de ma mère pour la première fois depuis mes treize ans.
Ce fut le plus difficile pour moi : j’étais nerveuse. Et j’avais vécu tellement de choses. Et elle me manquait tellement.

Ensuite je suis retournée à la patinoire où j’avais appris à patiner. Et il y avait là des tas de jeunes enfants, ils m’entouraient. Ils se souvenaient de moi après toutes ces années et avaient de l’admiration pour moi. Puis ils m’ont pris par la main : « Oksana, Oksana, viens, viens, laisse-moi te montrer où est ta photo sur le mur. » J’avais passé toutes ces années aux Etats-Unis à me sentir seule et pendant tout ce temps-là il y avait tous ces enfants qui avaient de l’admiration pour moi. Ça relativisait vraiment les choses.

On prévoit de faire un gala de charité à la patinoire pour ces enfants l’année prochaine. Et il y a tout juste quelques semaines, j’ai reçu un coup de téléphone de mon père qui me demandait mon adresse. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il ne m’enverrait pas tout simplement un e-mail ou pourquoi il ne m’appellerait pas, mais peu après j’ai reçu par la poste une carte d’anniversaire de sa part - la première depuis mes deux ans. J’ai retrouvé mon père.

Il y a eu des hauts et des bas mais j’ai appris que peu importe ce qu’il se passe, peu importe les défis que nous impose la vie, il faut juste prendre quelques grandes respirations, croire en soi et apprendre de son passé. Si les choses vont mal et que c’est difficile d’être vivant... eh bien, tout va s’arranger. Il suffit vraiment d’y croire. C’est tout. Il faut croire.

Il y a un pouvoir supérieur et on peut demander de l’aide pour passer les moments difficiles. Et le plus important est que vous pouvez atteindre les gens autour de vous. Vous entourer de gens qui vous aiment, d’une communauté, c’est tellement important. Même dans un million d’années, je ne renoncerai pas à cette médaille d’or. Mais à la fin de la journée, nos expériences sont tellement plus importantes quand on a quelqu’un avec qui les partager. Pour moi, c’est Gene, c’est mon père et c’est le souvenir de ces enfants dans mon ancienne patinoire en Ukraine.

Ce sont ces choses qui me soutiennent – mes racines.
SIGNALER CETTE HISTOIRE POUR REVISION
COMMENTAIRES SUR CETTE HISTOIRE
Ajouter
JennyMay (Etats Unis)
A very heart felt story. You have crossed over many obsticles. Remember, you have the strenth within youself to do anything you want!!
JennyMay (Bangladesh)
A very heart felt story. You have crossed over many obsticles. Remember, you have the strenth within youself to do anything you want!!
JennyMay (Etats Unis)
A very heart felt story. You have crossed over many obsticles. Remember, you have the strenth within youself to do anything you want!!
JennyMay (Etats Unis)
A very heart felt story. You have crossed over many obsticles. Remember, you have the strenth within youself to do anything you want!!
JCASA6776
Hi,
I just wanted to let you know that your story is very strong and inspirational. I imagine that not having your parents with you was very hard both physicaly and mentally. But you are a very strong woman and a role model for many other people out there. I admire you because not everyone can go through a situation like yours sucessfully.

Juliana C
 PAGES  1 2 3 4 5 6 7SUIVANT
HISTOIRES AJOUTEES (0)
Ajouter
SUJETS LIES (28)

 
Anna Rikkinen
Finlande
Qu’il soit nu ou décoré, nous traversons la vie avec notre...
ALLEZ À L'HISTOIRE »
Heba Farid
Egypte
Pour moi, Unfolding posture (Dépliage du corps) montre la...
ALLEZ À L'HISTOIRE »
Anna Alexandrova
Russie
Je me souviens de contes de fées dans mon enfance – toutes...
ALLEZ À L'HISTOIRE »
Hafsat Abiola
Nigeria
In September 2003, I met Amina Lawal, an illiterate villager...
ALLEZ À L'HISTOIRE »

©Copyright 2008 International Museum of Women / Politique de respect de la vie privée et démenti / Traduction : 101translations / Changer de langue
Le contenu de cette exposition ne représente pas nécessairement les avis du International Museum of Women, ou ses partenaires et sponsors.